Coiffé du casque Adrian et sanglé dans sa capote à une puis deux rangées de boutons en drap bleu clair, le poilu de 1916 est appelé à devenir l’image la plus représentative du soldat de la Grande Guerre. C’est d’ailleurs dans cet uniforme, qui restera quasiment inchangé jusqu’en novembre 1918, que le poilu est fixé pour l’éternité dans la pierre des monuments aux morts des villages et villes de France. Il n’a plus grand-chose à voir avec le soldat français de l’été 1914, équipé de sa capote et de son képi bleus, de ses pantalons de couleur rouge, qui incarne cette France partie en guerre avec une relative insouciance et convaincue que tout sera réglé en quelques mois. Fondée sur la décentralisation du commandement par la création de petits groupes de combat dotés d’armes légères (grenades, fusils-mitrailleurs Chauchat, tromblon Viven-Bessière), la nouvelle infanterie française issue de l’expérience des combats de Verdun, de la Somme, du Chemin des Dames marque à cet égard une véritable révolution et atteint sa pleine effi cacité au cours des grandes offensives de 1918 en menant avec succès des missions d’accompagnement et d’assaut, préfigurant les conflits à venir.
C’est l’étude de cette évolution capitale que ce numéro d’Uniformes Thématique entend vous proposer, dans le cadre des célébrations du centenaire de la victoire de 1918, à travers nos rubriques habituelles : historique, habillement, équipement, insignes, armement. Pour ce faire, nous avons fait appel, comme de coutume, à un spécialiste en la matière, Olivier Bellec, collaborateur régulier du magazine Uniformes qui nous offre ici une étude inédite et, à bien des égards, novatrice.
