La mobilisation surprend Joseph Charrasse, alors chirurgien-dentiste à Vaison dans le Vaucluse et à Nyons dans la Drôme. Âgé de 27 ans, il rejoint le 3 août le 8e régiment d'infanterie coloniale à Toulon. Il participe à la première bataille de la Marne et aux combats de la Main de Massiges fin septembre 1914. Évacué en novembre vers l'hôpital de Troyes puis de Rodez, il y séjourne durant trois mois avant de rejoindre le corps expéditionnaire d'Orient sur le front des Dardanelles. Puis, devenu infirmier au 71e bataillon sénégalais, il combat à nouveau dans la Somme et en 1917 sur le Chemin des Dames et enfin lors de la deuxième bataille de la Marne avant de partir en occupation en Rhénanie. Il ne sera démobilisé que le 2 juillet 1919.
Mais dentiste avant tout, Joseph Charrasse entend exercer son art malgré tout afin de soulager ses camarades combattants alors qu'il n'existe pas de service dentaire dans l'armée française avant 1916. À force de ténacité et de demande auprès des autorités militaires pour faire reconnaître sa compétence il finit par obtenir gain de cause et par être enfin nommé dentiste militaire en avril 1917.
Dès son départ au front et durant toute la guerre Joseph Charrasse entretient une correspondance assidue avec ses parents Laurencie et Félix et avec sa sœur Marie-Rose ainsi qu'avec des amis proches. Remettant son destin entre les mains de la Providence face au fléau de la guerre, ses lettres comme celles de son entourage témoignent d'une grande tendresse tout en apportant un éclairage touchant sur la vie au front et à l'arrière.
