Comme des ombres silencieuses, les soldats capturés au cours de la Première Guerre mondiale traversent les mémoires sans y être souvent remarqués. Le Mémorial de Verdun, en partenariat avec le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) a choisi de les mettre dans la lumière, un siècle après le retour de nombre d'entre eux dans leurs foyers. Environ 7 millions de soldats ont été capturés au cours de la Grande Guerre.
Après le moment critique de leur capture, ils rejoignent des camps construits à la hâte dans des territoires hostiles. Au-delà du seul enjeu humain, les captifs deviennent rapidement un enjeu politique pour les États en guerre. Leur enjeu économique est également essentiel : les prisonniers sont des forces de travail disponibles et précieuses. Dans des camps de toile, de terre, de baraquements de bois, d'anciennes forteresses ou dans leurs kommandos de travail, les prisonniers connaissent sous tous les cieux l'enfermement, la promiscuité, la douleur d'être éloignés de leurs familles. Ils constituent une population particulièrement vulnérable aux yeux des organisateurs humanitaires comme le CICR qui ne ménagent pas leurs efforts à leur sujet et les visitent dans les camps.
