Lorsqu'il est mobilisé en août 1914, Pierre Roland-Marcel est sous-préfet de Pont-l'évêque (Calvados). C'est un jeune et brillant haut-fonctionnaire, issu des cabinets ministériels et qui a une haute idée de la France et de la République. C'est aussi un homme de lettres, pour qui écrire est une seconde respiration.
Dès le début de la guerre, aussi bien au front, où il sert comme officier dans les différents états-majors (Argonne, Verdun, Lorraine...), qu'au ministère de la Guerre sous les ordres du général Gallieni, il note dans ses carnets son vécu , ses impressions, ses réflexions, et y dévoile une âme tourmentée.
Son témoignage offre un double regard sur la guerre : celui du soldat sur le quotidien du front, dans la boue des tranchées et sous les bombardements, au milieu des soldats qui souffrent, et celui du politique, sans concession et très critique sur les hommes du pouvoir et les chefs de l'armée, sur leur manière de conduire la guerre, sur l'arrière, sur les Alliés, sur l'Allemagne...
Les carnets de Pierre Roland-Marcel sont un document historique exceptionnel, dont la qualité de l'écriture fait en même temps une œuvre puissante.