A la mi-octobre 1914, les Allemands envahissent Comines, une petite ville du nord de la France qui se retrouvera à moins de dix kilomètres du front et sera presque complètement détruite. Magdeleine et son fils Alphonse, comme beaucoup de notables, s'y sont laissé piéger. Ils ont respectivement quarante et dix-sept ans et tiennent, chacun, un journal. Ce livre est sans doute le seul récit sur ce conflit où la voix d'une mère se mêle à celle de son fils.
Ils décrivent tous deux la guerre de façon vivante et dans toute son horreur concrète, mais chacun selon son style et ses préoccupations. Magdeleine est une maîtresse de maison qui doit gérer chez elle la présence des officiers allemands. Elle est aussi infirmière, présidente de la Croix-Rouge de sa ville et dame de charité. Alphonse, collégien, est un futur artiste peintre. Dès qu'il le peut, il grimpe au grenier de la maison de sa grand-mère, son poste d'observation préféré.
La guerre est une tragédie collective et personnelle, mais c'est aussi un spectacle extraordinaire qu'il dessine.