Durant la Première Guerre mondiale, la Lozère est le département français qui compte le plus grand nombre de morts par habitant, près du double de la moyenne nationale. La Lozère compte 185 communes : 183 monuments aux morts et plaques ont été érigés. Ces monuments de pierre et de métal rappellent les batailles, racontent les vies fauchées - les visages de ces noms et prénoms révèlent mieux qu'un long discours la réalité de la Grande Guerre et la disparition d'une génération. Un quart des mobilisés lozériens ne reviennent pas et la moitié sont blessés. Ces hommes, pour la plupart des paysans, sont envoyés au front dès les premières batailles d'août 1914. Ils seront de tous les combats : le dernier mort officiel de la guerre est un berger lozérien, Augustin Trébuchon.
En restituant l'histoire des monuments aux morts de Lozère, l'historien géographe Jacques Mauduy et le photographe Pierre Donaint proposent un récit charnel et cru du souvenir des disparus de 1914-1918. Les images hantent, les sculptures crient, protègent ou vengent : derrière les chiffres, les noms reprennent vie. C'est aussi l'histoire de la France, de l'âpre lutte entre la République et l'Église et entre républicains et légitimes pour s'approprier cette mémoire.